La guêpe gentille du poubellarium

Avoir un poubellarium, même sans poissons, est un bon moyen pour observer la vie sauvage, redevenir curieux, retrouver l'émerveillement d'un gamin au bord de l'eau.

Cela ne se limite pas à la redécouverte du comportement naturel d'une épouse qui retrouve les instincts profonds de son espèce...
Je vois par exemple, chez moi, il existe une personne assez connue dans la région sous le nom de Mauricette et que je croise souvent puisqu'elle habite chez moi. Cette proximité avec les points d'eau lui a redonné un poil luisant. Il faut la voir courir nue dans l'herbe, la truffe au vent, profitant à plein des effluves de la mousse et des iris des marais !

Bref, il suffit de créer ce petit point d'eau un peu sauvage pour voir toute une faune assez discrète autrement.

Bien sûr, il y a le magnifique moustique tigre, dont on réservera l'exclusivité au voisin qu'on n'aime pas, au fond du jardin.

Mais il y a aussi toutes sortes d'abeilles et de guêpes, qui viennent butiner pour les unes les fleurs des plantes aquatiques, boire pour les autres par les chaudes journées d'été.



J'avais autrefois une peur panique des guêpes.
Ça va maintenant un peu mieux.

Alors, je les observe. J'en ai vu une capturer une mouche en plein décollage, réussir à la piquer, puis la découper de ses mandibules et en emporter le thorax pour nourrir les bébés du nid.

Et j'ai remarqué, comme vous, que l'eau attire beaucoup de guêpes.
Il y a bien sûr le frelon qui vient boire, toujours aussi peureux, pratiquement incapable de piquer sauf pour défendre son nid, préférant toujours fuir l'homme.
Et puis il y a cette guêpe, qu'on trouve rapidement un peu bizarre, un peu différente. Comme mon beau-frère quand il sort de chez lui avec son superbe costume en velours orange. Pas comme les autres.
C'est une guêpe de taille un peu supérieure aux guêpes habituelles, celles qui gâchent les pique-nique, avec leur vol "collant".
Et puis, elle vole comme une conne, avec l'abdomen qui traîne un peu, et ses pattes arrières qui pendent complètement.
Bon, faut avoir l’œil, mais disons que ces guêpes-là sont la majorité de celles qu'on voit venir boire dans les poubellariums et les bassins.

Un jour, alors que j'avais le temps parce que Mauricette m'avait préparé ma valise et que je dormais donc au jardin une bonne semaine, j'ai fait des recherches.
Et qu'est-ce que vous vous figurez-vous quoi ???
C'est pas vraiment une guêpe !
Enfin si, apparentée aux guêpes et frelons, mais pas classée dans le même genre.
Ce sont des polistes.

Les polistes sont des guêpes sociales, qui font des nids en "bois mâché" un peu comme les autres, mais plus petits. Quelques dizaines d'individus par nid en général.
Leurs nids sont souvent visibles, et donc on se jette généralement sur les bombes nucléaires à insectes pour les détruire.

Alors que non.
Les guêpes polistes ne sont pas des guêpes énervantes. L'Homme ne les intéresse pas et elles ont tendance à le fuir, et surtout, elles ne s'intéressent absolument pas à notre nourriture. Vous pouvez donc dîner sur la terrasse sous un nid de polistes, pas une seule ne viendra tourner autour de vos assiettes...
Autre particularité liée à sa peur de l'Homme : la guêpe poliste pique très très rarement. Faut vraiment lui envoyer une demande en recommandé avec triple exemplaire, et encore...
Par contre, si vous avez un horoscope vraiment tout pourri et que vous réussissez à vous faire piquer, vous devriez vous en souvenir.
Dans l'échelle de la douleur, sa piqûre est très supérieure à celle de l'abeille et de la guêpe, et même supérieure à celle du frelon.


Sur la photo ci-dessus, on voit une posture assez typique de la guêpe poliste, ailes écartées et longues pattes arrières. Une couleur générale plus noire que la guêpe habituelle. J'ai également entouré sur son abdomen la marque que je trouve assez caractéristique qui me permet de la reconnaître. Ce sont deux tâches jaunes séparées qu'on trouve sur la plupart des espèces de polistes.

Quand vous voyez des polistes venir boire dans vos poubellariums, ne paniquez pas. Elles vous fuiront, ne vous feront aucun mal. Le risque est absolument négligeable, vraiment.

Vous aurez alors la joie et la fierté, au lieu de les craindre, de vous efforcer de ne pas les effrayer pour les observer.

Et vous verrez qu'au bout d'un moment, il y a beaucoup plus que les poissons à regarder dans un poubellarium !




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