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Affichage des articles du février, 2023

Éloge du bordel et du mélange : les Melanotaenia

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Certaines espèces sont si proches entre elles qu'elles peuvent s'hybrider, et même que leur descendance n'est pas forcément stérile. Ce n'est pas la norme dans le règne animal, mais c'est assez courant chez les plantes. Une étude très récente cherchait à comprendre le lien entre la variabilité génétique et la résilience des individus face au changement climatique. C'est passionnant, même si je me doute bien que vous vous en battez littéralement les rognons avec une brosse à vaisselle, mais il n'y aucune raison que je sois le seul à me faire suer à lire des trucs barbants. Donc, ça n'intéresse personne, ne faites pas semblant, je le sais. Mais il se trouve que ces scientifiques dont la vie doit être absolument fofolle ont choisi comme sujet d'étude des poissons que les aquariophiles connaissent bien : ceux du genre Melanotaenia . Les fameux "poissons arc-en-ciel australiens". J'en vois dans le fond qui ouvrent un œil... Pas des masses, m

Comment attirer les ostracodes

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Les ostracodes ont toujours été partout dans les milieux aquatiques, et ceci bien avant que les dinosaures aient seulement eu l'idée d'envisager d'exister un jour. Les géologues se servent même carrément des petits ostracodes fossilisés dans les couches rocheuses pour parvenir à les dater. Sur terre, ce sont les collemboles qui règnent sur les litières en décomposition du monde entier avec leurs millions d'espèces, dont une infime minorité sont connues. Dans l'eau, ce sont les ostracodes. C'est l'équivalent en plus moche et en aquatique. Ces deux familles de bestioles sont le chaînon le plus important de tous les écosystèmes, puisqu'elles permettent la décomposition des matières organiques mortes. Y'a pas de sot métier... On comprend mieux pourquoi un aquarium sans ostracodes fonctionne si mal. Et donc pourquoi la présence des poissons dans un aquarium (s'ils mangent les ostracodes) est... le principal problème : J'en parlais déjà ici :  http

Élever facilement des vers Grindals (enfin !)

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J'ai entendu parler des vers Grindals pour la première fois dans les années 80 en lisant un livre de Konrad Lorenz qui parlait de ses élevages d'épinoches. Ces petits poissons mangeaient surtout de la nourriture vivante, difficile à trouver en hiver en Autriche (où on se caille les miches, comme dirait mini-Mattier)... Ces petits vers étaient donc pour lui une bénédiction car la plupart des petits poissons qu'il élevaient avaient besoin de nourriture vivante pour pondre. C'est encore le cas aujourd'hui avec de nombreux poissons d'aquarium. Les micro-vers , c'est la bonne taille pour les alevins, et les enchytrées , c'est souvent trop gros ! Les Grindals, c'est pile entre les deux, et ça convient donc à tout le monde. En plus, il se trouve que les poissons en raffolent. Je sais pas, ça doit avoir un goût génial, une sorte de Nutella pour guppies, de McDo pour Bettas, mais bon j'ai jamais essayé personnellement. Et puis, les Grindals ça gigote dans

Pour les poissons rouges, informons !

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Comme vous le savez, je pense que le poisson rouge est l'animal le plus massivement maltraité. Ce sont plusieurs millions de poissons rouges qui sont offerts en lots dans les fêtes foraines, foires et kermesses, en toute illégalité, chaque année en France. L'actualité l'a encore démontré récemment : les mairies sont, au mieux ignorantes des lois, au pire complices, pensant qu'il s'agit d'une cause ridicule. Le poisson rouge souffre d'une image de poisson "passe-partout", peu exigeant, se contentant d'un simple bocal. Certaines émissions ou publicités en font un simple objet décoratif. Il s'agit pourtant d'un des poissons les plus inadaptés à la vie dans un petit aquarium, et a fortiori un bocal. Hugo me dit que j'ai une faculté d'écrire qui serait utile à cette cause. Parce que faire comprendre qu'une vie est une vie, même celle d'un poisson à 2 euros, n'est pas facile du tout. Je suis convaincu que les poissons res

La Najas, la méconnue « herbe aux guppies »

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 J’ai une affection particulière pour cette plante que j’ai découverte il y a de longues années auprès d’un ami killiphile. Il en bourrait tous ses bacs, qui devenaient alors de jolies petites jungles, dans lesquelles killis adultes, alevins et juvéniles parvenaient à trouver tous ensemble refuge sans s’entre-dévorer. Bien moins dense que les mousses, la Najas guadalupensis pousse « en 3D » et forme des zones sécurisantes mais pas inextricables, dans lesquelles les poissons adultes parviennent généralement à nager, mais pas à poursuivre leurs petits. Mon ami préférait donc la Najas aux mousses diverses, trop serrées, qui retiennent les saletés et forment des zones sans lumière et donc presque sans vie. J’ai donc pris l’habitude de l’introduire dans tous mes bacs de vivipares (guppies, platys, endlers, etc.) et de killis non annuels. Elle y tamise la lumière avec une grande douceur, pousse sans cesse tout en étant facile à contenir, et apporte son très joli vert à l’ensemble. C