Mes Dermogenys ont pondu !

Mes amis, c'est la fête chez Mattier !
Les bébés sont nés...

Plein de tout petits Dermogenys pusillus.



Nous avions parlé de cette espèce ici...

La première femelle a avoir pondu est à l'intérieur. Et une autre à l'extérieur est prête à le faire, en poubellarium de 300 litres.

Le bac intérieur dans lequel a eu lieu l'heureux événement est aménagé de la façon suivante.

Un couple adulte seul dans 60 litres.
L'eau est entièrement de l'eau de pluie, alors que cette espèce est réputée aimer l'eau dure. Certains ajoutent même un soupçon de sel, chose que je n'ai jamais faite. Et ils sont vraiment en pleine forme.

La surface est assez largement couverte de lentilles trilobées uniquement. L'avantage de cette plante absolument magique est qu'elle flotte SOUS la surface et s'y développe. Son développement rapide permet d'épurer l'eau sans aucun filtre, et sa croissance est stimulée par un éclairage assez fort (tube néon tout bête premier prix).



Donc, bien sûr, pas de filtre, le fond (dont ce poisson de surface se fiche comme de sa première daphnie) est fait de sable pour enduit. Donc, sable fin juste rincé deux fois. 2 euros les 40 kg !

Quelques pistias également en surface, car la lentille trilobée aime beaucoup leur compagnie. La lentille s'accroche un peu aux racines en panache de la pistia et semble en bénéficier, ne me demandez pas pourquoi... En tout cas, l'association fonctionne bien.



Pas de chauffage en cette saison, mais un peu en hiver. C'est une espèce plutôt frileuse à qui 27°C ne font vraiment pas peur.

L'alimentation des adultes, qui est le secret de la réussite, est entièrement faire de nourriture vivante. Car les Dermogenys sont très carnassiers et très voraces. Nourris avec des paillettes industrielles, ils les mangeront sans problème. Mais, dès que des alevins apparaîtront, ils seront bien plus excitants que cette nourriture tristoune. Et c'est là le drame ! Très peu d'alevins, voire aucun, n'échappent à la voracité des parents.

Donc, depuis des semaines, je bourre le bac de daphnies, larves de moustiques, collemboles et ostracodes. Les poissons doivent avoir en permanence des bestioles vivantes disponibles. J'en remets donc dès qu'ils ont tout mangé, généralement tous les 3 à 5 jours.
Ce poisson est ovovivipare, à peu près comme le guppy. Le mâle est plus petit et sa nageoire anale est déformée pour assurer la fécondation. Ce n'est pas exactement un gonopode, mais c'est un détail.

Il est assez difficile de déterminer le moment de la ponte. C'est beaucoup moins visible que chez les guppies. D'où la nécessité de laisser des bestioles en permanence.

Et hier matin, j'ai eu la joie de découvrir une bonne vingtaine d'alevins. Comme j'ai une variété albinos tout argentée, on les voit très bien !
Mauricette a couru aussitôt commander des dragées et faire une liste de prénoms (elle me fatigue, vraiment, elle me fatigue, des fois...).
Mon premier réflexe a été de rajouter des bestioles pour les adultes, ce qui est l'assurance-vie des bébés.
Bien cachés dans la lentille trilobée, ils sont à l'abri si les bestioles font diversion et rassasient les parents.



Les plantes flottantes produisent une grande quantité d'infusoires, dont les alevins ont dû se nourrir pendant les premières heures. L'absence de filtre, à cet égard, change vraiment tout !
Pour assurer la suite, j'ai introduit dans l'aquarium des proies trop petites pour intéresser les adultes, et donc destinées aux bébés.
Ce furent des anguillules du vinaigre tout d'abord. Elles survivent dans l'eau, nageant en permanence jusqu'à ce que les alevins les gobent. Inépuisables, on en met des milliers sans s'en apercevoir !
Contrairement aux nauplies d'artémias que je n'utilise jamais, elles ne sont pas salées et ne tombent pas au fond.
Autre proie idéale pour la surface, les collemboles. Je les donne à tous mes alevins de vivipares, qui vivent habituellement en surface planqués dans les plantes.
On saupoudre en un clin d’œil des milliers de petits collemboles. Les plus petits ont une taille idéale pour la bouche des alevins. Les plus gros plairont aux adultes. Dans la nature, c'est, avec les infusoires, une des principales nourritures naturelles des alevins.
Car les collemboles grouillent absolument dans tous les milliers humides de la planète, et se retrouvent massivement sur la surface de l'eau.
En plus, c'est l'élevage le plus facile qui soit pour tout aquariophile.



La croissance devrait être rapide. Je les nourrirai ensuite de petites larves de moustique et de daphnies, nourriture idéale pour ces petits chasseurs.
Le bec n'apparaîtra qu'au bout de quelques semaines.

Vu la date, je pense qu'ils ne sortiront au jardin que la saison prochaine.
J'en apporterai donc peut-être à une bourse aquariophile à l'automne.
Car c'est vraiment une espèce à part, à découvrir car trop peu connue.

Personnellement, je suis tombé sous le charme de ce rare "pur poisson de surface", passionnant à observer dans son comportement social et de prédation.

Bon je vous laisse, j'ai une commande de dragées à annuler discrètement, moi...

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