Un paradis pour mes Dermogenys !

Parmi les poissons que j'ai sortis au jardin cet été, les plus rigolos sont sans doute les Dermogenys pusillus.

Vous connaissez probablement ce poisson un peu étrange, affublé d'un long bec qui est en fait sa mâchoire inférieure hyper-développée, ce qui lui vaut son surnom de "demi-bec".
Au sourire, on dirait un peu mon beau-frère...



Ce poisson ovovivipare n'est pas très grand, autour de 7 cm, même si les femelles sont plus grandes que les mâles.
En ce qui me concerne, j'ai la variété "albinos", d'un très beau blanc argenté.

J'ai donc sorti courant juin une demi-douzaine de bébés nés en aquarium, dans un poubellarium bien exposé, contre un mur au sud, de 300 litres.
Contrairement à ce qui est conseillé dans les livres pour cette espèce, je n'utilise pas une eau dure. Que ce soit en intérieur ou en extérieur, ils vivent dans de l'eau de pluie totalement pure, sans aucun rajout.
Quand tu nages toute la journée dans un récupérateur d'eau de pluie de 300 litres, tu viens pas embêter Mattier à lui demander de l'eau de conduite... Faut pas pousser !

Ces poissons sont un peu frileux, ils aiment bien avoir 26 à 28°C, mais ils ont parfois eu bien moins depuis juin, surtout certains matins.
Comme l'a prouvé la théorie du poubellarium depuis bien longtemps, ces petits stress de paramètres deviennent insignifiants, voire stimulants, dans un contexte qui apporte tous les plaisirs de la vie sauvage.

Je pense donc que la colonie de vacances leur plaît. La surface de leur bac (où ils restent en permanence dans la nature) est garnie de myriophylles flottantes et d'algues filamenteuses. Je laisse ces algues car elles seront un merveilleux refuge pour les alevins en cas de naissances et parce qu'elles favorisent la biodiversité et donc la stabilité de l'écosystème. En bref, si les algues filamenteuses sont là, c'est que quelque chose dans l'écosystème les nourrit, qu'elles exploitent mieux que quiconque...

Le poubellarium est aussi plein de physes, très actives, qui assurent le recyclage de tous les déchets, qu'elles transforment en aliments pour les plantes.

Mais surtout, tous les moustiques et pontes de moustiques des autres poubellariums finissent dans celui-ci ! Un coup d'épuisette ici et là, et hop ! Tout aux Dermogenys !
Le résultat, c'est qu'ils sont déjà bien adultes et que j'espère une ponte avant l'automne.



C'est un poisson absolument vorace : il dévorera ses petits, bien plus que n'importe quelle autre espèce, si son appétit n'est pas comblé autrement. Ils avalent ainsi, chaque jour, des quantités phénoménales de petites proies de surface : larves de moustique, daphnies, et toutes sortes de moucherons tombés à l'eau.
Ils sont donc mon assurance anti-moustiques, encore plus que mes guppies !

En aquarium, je leur distribue pas mal de collemboles, ça les occupe ! Ils les gobent tranquillement, sans hâte puisque les collemboles ne coulent pas, passant la journée à galoper sur la surface de l'eau et sur les plantes flottantes. Il suffit d'en redistribuer tous les 2 ou 3 jours, et les poissons ont en permanence une nourriture qui les pousse à retrouver leur comportement sauvage de la nature.
Les plus petits collemboles sont presque invisibles à l’œil nu et conviennent parfaitement aux alevins.
Ils ressemblent à une très fine poudre blanche, sauf si on dispose d'un microscope !
Donc, si on a la présence d'esprit de bourrer le bac de plantes flottantes, les alevins, comme dans la nature, vivent à la surface, bien à l'abri des adultes, et disposent de bestioles vivantes à profusion, en plus des infusoires qui grouillent dans les racines des pistias, lentilles et autres trilobées !

Les collemboles sont donc une nourriture vivante naturelle, disponible gratuitement à l'infini si on les élève, et donc particulièrement recommandable pour les espèces se nourrissant en surface comme les guppies, tous vivipares, Bettas, etc.
Les alevins de toutes espèces se nourrissent également surtout à la surface, et les collemboles sont pour eux une bonne proie, stimulante, à tout âge.


J'ai gardé un couple à l'intérieur (les pauvres !) pour comparer.
La croissance est beaucoup plus rapide dehors, malgré les températures souvent plus basses.

J'ignore totalement quand je vais les rentrer, car ce sont des poissons d'eau assez chaude.
Nous verrons bien à quoi ressemble septembre cette année !

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