Tanichthys micagemmae

Comme je vous l'expliquais ici, j'ai préparé cette semaine un certain nombre de bacs pour y accueillir dès mardi des poissons que j'ai commandés.

Ce sont tous des cyprinidés.

D'abord parce que j'aime bien les cyprinidés et que je fais ce que je veux d'abord je vous signale d'abord.

Et puis aussi parce qu'ils sont destinés à rejoindre le jardin dans des poubellariums dès le printemps prochain, et que c'est une famille de poissons qui s'y prête particulièrement bien.

Parmi ces espèces, il y a le Tanichthys micagemmae, un poisson découvert assez récemment au Vietnam et que je ne connais pas.

Vu son aire d'origine, je doute qu'il soit aussi rustique que son cousin Tanichthys albonubes qui, lui, passe l'hiver dehors sans problème.

Mais si, sur le reste, il est aussi sympathique que l'autre, il devrait me plaire.

Si l'un d'entre vous en a déjà maintenu, je serai très heureux qu'il nous raconte son expérience.

Tout particulièrement, j'espère qu'il est aussi facile à reproduire, aussi grégaire, aussi vif et enjoué.

Quand j'étais jeune aquariophile, à cette époque où l'automobile existait à peine et où Ramsès II soignait son acné, albonubes était la seule espèce connue de ce genre un peu à part. Aujourd'hui, je crois qu'on en connaît trois, mais la troisième est encore rarissime en aquarium.

Je leur destine donc un bac spécifique où ils seront 6. Je pense bourrer ce bac de Najas, afin de permettre des pontes sans que les parents puissent atteindre les œufs. La Najas produit un réseau dense de tiges et de feuilles qui occupe rapidement tout l'espace disponible. Idéal par exemple pour les guppies et tous les vivipares, puisqu'un alevin a toujours le temps de se carapater dans les passages étroits quand un adulte tente de le poursuivre. La Najas forme un véritable labyrinthe, moins dense que la mousse, permettant la nage, mais créant une véritable jungle aux détours infinis. Et ceci dans toutes les directions, ce qui me fait l'appeler « l'herbe 3D » ! Elle se satisfait d'une lumière moyenne, et remplit un aquarium de 60 litres en quelques mois. Parfait également pour les killis et les Bettas, qui nagent peu et aiment se cacher.

Il faudra peut-être que je couvre le sable de gros graviers pour que les œufs roulent dans les interstices, hors de portée des parents.

Bref, nous verrons bien.

Bien sûr, aucun filtre, aucun bulleur, tout le gaz carbonique devant évidemment être disponible pour les plantes.

Peut-être quelques aselles comme dans tous mes bacs de ponte, puisqu'elles éliminent gentiment les œufs non fécondés avant qu'ils pourrissent, et nettoient en douceur les œufs vivants. Et elles font tout ça gratos.

Je vais être contraint de chauffer à 23°C, puisque la pièce prévue descend à 12°C en plein hiver, et que je ne connais pas encore la tolérance du personnage...

Mais je suis surtout impatient, au printemps, de les lâcher dans un grand récupérateur d'eau de 300 litres, au jardin, plein de lentilles trilobées bourrées d'infusoires en surface et de racines de Pistias descendant presque jusqu'au fond ! Des daphnies en pagaille, des larves de moustiques en veux-tu en voilà, et des ostracodes à volonté.

Tout ça éclairé par le soleil qui se lève et se couche, caressé par le vent, battu par les pluies et les orages.

Et surtout, pendant 6 mois au moins, aucun humain, même pas la gueule à Mattier pour venir les déranger... Le bonheur absolu pour un vrai 'tit poisson sauvage !

300 litres pour 6 pépères de 3 ou 4 cm chacun, ça fait rêver, non ?

Allez, je vous laisse, faut que j'aille servir son sanglier rôti à Mauricette...