Mauricette se gratte, j'y suis pour rien, c'est pas moi !
Comme nous en parlions il y a quelques jours, j'ai reçu des poissons et j'avais préparé des bacs
spécifiques (sans « cyclage ») pour les accueillir.
Parmi eux, des Tanichthys micagemmae,
que j'avais hâte de découvrir.
J'avais peuplé tous les bacs de
bestioles, pour éviter les problèmes de cyclage, et aussi pour
offrir leur premier repas aux nouveaux arrivants, forcément très
stressés par le voyage. Et, nous le savons, c'est le stress qui est
la première cause de mortalité en aquarium pour nos poissons,
puisqu'il les rend intolérants à tout et vulnérables à la moindre
maladie ou infection.
Et il se trouve que, parmi les bestioles à offrir, j'ai trouvé
un véritable caviar au jardin. Vous voyez, ces merveilleuses, élormes et
grassouillettes larves de moustique qu'on trouve en hiver ?
Celles qui vont passer la mauvaise saison dans l'eau, prêtes à
décoller au printemps ? Ces véritables monstres forcément
délicieux pour tout poisson normalement constitué, nourri depuis sa
naissance à coup de nourriture industrielle, et bourré
d'antibiotiques... Je me faisais une fête de les rendre fous de joie
dans leur nouveaux appartements, accueillis par des bestioles
sautillantes, excitantes, appétissantes.
Mais, il faut bien le reconnaître,
j'ai commis une petite erreur. La boulette.
Trois fois rien, mais je préfère
quand même que ça reste entre nous.
D'abord, il faut savoir qu'il n'y a
plus de place à la maison pour le moindre aquarium supplémentaire.
Il y a bien longtemps que la fish-room a envahi toutes les pièces,
et il arrive, disons-le, qu'on ne sache pas trop où mettre les
pieds.
J'ai donc dû improviser pour installer
mes nouveaux amis.
En même temps, ça fait jamais que 5
ou 6 bacs dans la chambre conjugale, c'est pas non plus
énorme-énorme, hein...
J'ai dit à Mauricette que c'était
pour humidifier l'air, c'est pas bon de respirer un air trop sec la
nuit quand on dort. Sinon, on ronfle, et Mauricette est
particulièrement sujette à ce désagrément glottistique nocturne.
Bref, c'était pour son bien.
Mais les poissons sont arrivés avec 2
jours de retard, et les larves de moustique, exposées à une
température plus élevées que dehors, ont vu leur métabolisme
légèrement accéléré.
Et paf ! La boulette.
Si les conchonius, les nigrofasciatus
et les Tanichthys albonubes ont boulotté avec délice leur ration de
grosse bestioles, les fameux Tanichthys micagemmae, eux, sont minuscules, à
peine de la taille de la larve de moustique en question ! Autant
dire qu'ils n'ont mangé que les daphnies et les ostracodes, ne
faisant aucun mal aux aselles, aux gammares... et aux larves de
moustique !
Ma Mauricette a une peau de bébé, à
peine couverte par ce léger et gracieux duvet brun-sanglier, et est
donc très exposée aux piqûres. En plus, le moustique repère le
bétail à l'odeur... Et la Mauricette transpire gras.
Bref, elle a tout pris.
Ma beauté, ma fleur, mon soleil, est
couverte de pustules, comme d'habitude, mais rouges alors qu'elles
sont d'habitude verdâtres.
Mais bon, c'est pas ma faute, j'ai rien
vu venir.
Le Grand Poubellarium Cosmique m'en est témoin !
Et c'est donc tout à fait par hasard que
j'ai fait des photos de l'éclosion. C'est fortuit.
N'oubliez jamais la morale de cette
histoire : les invertébrés, ça a un métabolisme qui va à la
vitesse de la température !
Comme chez Aquazolla, où les
expéditions sont simples en hiver, et plus délicates en période de
canicule, quand le métabolisme des bestioles s'accélère.
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