Comment créer un Poubellarium : étape 2
Vos poubellariums, grâce aux aselles, sont maintenant prêts à grouiller de vie, en attendant de recevoir vos poissons d'aquarium au jardin cet été. Pour leur plus grand plaisir !
La vie aquatique est prête à exploser !
Nous arrivons en
avril.
Les gelées
superficielles restent possibles, mais ne comptent plus.
Le jeux sont faits.
Les degrés et surtout la lumière ont gagné, et l’explosion de la vie
aquatique est désormais inéluctable.
Dans vos
poubellariums, la vie est là et bien là.
Les aselles
introduites cet hiver ont commencé à travailler, dégradant les
morceaux de végétaux morts que vous leur aviez confiés. Elles se
sont peut-être reproduites, mais surtout elles ont fait des crottes,
larguant dans leur monde miniature les milliers d’espèces de
bactéries, levures et virus bénéfiques qui constituent leur flore
intestinale. Rien à voir avec les pauvres doses de bactéries
vendues en animalerie qui prétendent vous aider à « cycler »
vos aquariums, et qui sont parfaitement inutiles.
Là, au contraire,
vous avez obtenu un écosystème aquatique déjà complexe, et c’est
justement cette complexité qui garantit sa stabilité. Vous pouvez
faire exactement la même chose avec un aquarium ! Vous
découvrirez le bonheur de l’aquariophilie totalement naturelle,
tellement reposante par sa stabilité…
Encore discrète, la vie aquatique est déjà là !
Selon les espèces
qui ont réussi à dominer, votre poubellarium commence à se garnir,
sur les parois, de quelques algues filamenteuse dont les aselles
raffolent.
Ou alors, c’est
plutôt l’eau qui verdit, le phytoplancton ayant réussi à
s’imposer.
Ou les deux !
Parfois, vous
découvrirez des points minuscules à peine visibles à l’œil nu :
protozoaires (les fameux infusoires) ou cyclops, généralement venus avec la poussière et
le vent, voire une fiente d’oiseau, et qui constituent un premier
chaînon de vie animale.
Vous pouvez d'ailleurs en augmenter très nettement le nombre en utilisant le riz paddy, disponible chez Aquazolla.
Bref, le printemps
aquatique est totalement enclenché et votre poubellarium est
maintenant prêt à accueillir une vie plus développée.
Pas encore des
poissons d’aquarium, car ils ont besoin d’une température qui ne
sera atteinte que fin mai au mieux. Mais toutes les bestioles qui
feront de votre poubellarium une « cantine » accueillante
pour ses futurs pensionnaires.
Il est donc temps
d’introduire les espèces capables de mettre à profit le plancton
discret désormais présent dans votre poubellarium.
Tous sont capables
de se nourrir de bactéries, d’algues unicellulaires et de
protozoaires présents dans le poubellarium. Ils représenteront un
niveau de vie plus complexe, plus évolué, en attendant les
poissons.
Eux aussi, comme vos aselles, feront des milliers de crottes, enrichissant encore un peu
plus le microbiote de votre poubellarium (ou de votre aquarium).
Vous proposez, la
nature dispose…
Toutes ces espèces
que vous introduirez créeront ensuite entre elles un équilibre très
complexe mais très stable, à chaque fois différent.
Aucun
poubellarium ne ressemble à son voisin.
Dans l’un, les daphnies
vont exploser temporairement. Dans l'autre, ce sera les ostracodes.
Mais
aucun excès n’est durable, et toute espèce qui domine trop
régresse ensuite car elle a épuisé les ressources. Elle laisse
ensuite la place à d’autres, puis tout le monde se tient ensuite
en respect et une stabilité robuste s’installe.
Par exemple, si
votre population de daphnies explose en milliers d’individus (cela
va très vite !), non seulement vos poissons à la maison en
profiteront (Aquazolla vend des épuisettes à plancton ultra-fines pour les
récolter), mais elles consommeront tout le plancton présent. Elles
mourront donc ensuite, et ce sont alors les ostracodes qui se
régaleront de leurs carapaces échouées au fond.
Les Blackworms, eux,
attraperont les bactéries que ce cimetière de daphnies favorisera !
Tout ce petit monde
produit des déchets et l’idéal est bien sûr d’en faire
profiter quelques plantes.
Inutile d’introduire
des Pistias ou de la Najas en extérieur à cette époque. Elles ne
tiendraient pas.
En revanche, la Myriophylle, la Ceratophylle ou les lentilles d’eau, voire
trilobées, seront les bienvenues pour leur croissance rapide. Elles feront concurrence aux
algues filamenteuses, qui peuvent parfois devenir par trop
envahissantes.
Ces plantes sont disponibles chez Aquazolla, selon les stocks. Surveillez le site si
elles sont en rupture, car je les remets en vente dès qu’il y en a
suffisamment pour assurer les commandes.
Des doses de démarrage
pour installer la vie en un seul geste
En revanche, pour
les bestioles, vous avez été nombreux à me demander des sachets
« complets » pour poubellariums.
J’ai donc décidé
de mettre dans la boutique des doses de démarrage contenant des daphnies, des ostracodes et des Blackworms, en quantité
suffisante pour ensemencer un poubellarium de 80 litres environ (soit
une poubelle noire standard).
Vous pouvez
également l’utiliser pour ensemencer un aquarium naturel.
Je fournirai dans ces
doses, exceptionnellement, 3 espèces différentes d’ostracodes,
dont une nouvelle espèce d’ostracodes noirs. Cette espèce a la
particularité de nager au stade juvénile, puis marcher au fond au
stade adulte. Elle peut donc coloniser tout l’espace assez
facilement.
Cette espèce très rare est en
cours d’élevage chez Aquazolla, et je la réserve donc pour
l’instant à ces doses de démarrage, le but étant d’augmenter la
biodiversité du milieu.
Pour les plantes, je vous laisse fouiner dans la boutique, car il peut toujours y avoir
des ruptures selon la demande... Servez-vous en fonction des disponibilités !
Personnellement,
j’ai commencé il y a bientôt 15 ans, avec seulement 4 daphnies
rescapées d’un envoi qui avait mal tourné ! Aujourd’hui,
elles sont des millions chaque année dans mes bacs et poubellariums
extérieurs.
Autant vous dire que
mes poissons n’ont jamais mangé une paillette industrielle de leur
vie !
Commentaires
Ça, c'est l'excellente question qui a agité les milieux poubellariophiles au début de l'aventure. L'expérience apporte finalement la réponse.
Pendant l'été, l'évaporation n'est pas compensée par les précipitations. Le poubellarium perd donc davantage d'eau qu'il n'en reçoit. Mais la question se pose malgré tout, puisqu'on "refait les niveaux" et qu'un orage est toujours possible.
On s'aperçoit finalement qu'un orage représente en général entre 10 et 25 mm d'eau. Ce qui fait une montée du niveau de l'eau de seulement 1 à 2,5 cm. Il suffit donc de laisser cette marge en permanence pour ne pas prendre trop de risque. Bien sûr, cela dépend des régions. Dans le sud, il y a des déluges ! Mais, dans l'ensemble, en laissant quelques centimètres de place, on absorbe même les gros orages... Ce qui laisse le temps de vider éventuellement ou de laisser évaporer avant le suivant !
Merci à vous pour votre réponse
Si ça peut aider d’autres personnes!
N'est-il pas possible de mettre une photo en commentaire?
J'ai lu les étapes de "mise en vie" du poubellarium, et je voudrais savoir à quel moment on introduit les poissons.
J'ai un récup d'eau de pluie de 300L plein de larves de moustiques, je pensais mettre une ou plusieurs gambusies. La cuve est exposée plein soleil toute l'année, j'habite vers aix en Provence...
Merci de votre aide ! Yannick