Les planaires dans l'aquarium : oh mon Dieu !

Vous le savez, Mauricette n’est pas le seul fléau sur Terre 🧟‍♀️


Il en existe un autre, en tout cas quand on est aquariophile : les planaires !



À longueur de groupes et de forums, la question revient : « j’ai vu dans mon aquarium quelque chose qui ressemble à des planaires, comment puis-je m’en débarrasser ? »


Qu’est-ce que c’est-il donc que cette bestiole ? 🤔


Pour résumer très vite, c’est un ver plat aquatique non parasite, avec une tête en forme de losange et qui est soit charognard, soit prédateur, soit un peu les deux.

Et, côté taille, on est plutôt sur de la bestiole de moins d’un centimètre et de moins d’un millimètre d’épaisseur. Celles qu’on retrouve dans nos aquariums (planaire, c’est féminin !) sont même carrément plus petites que ça.



Le côté charognard est plutôt utile pour nous, puisque qu’elles participent à éliminer tous les animaux morts dans l’aquarium.

Mais le côté « prédateur » nous inquiète.

Et, reconnaissons-le, nous avons un peu le réflexe, devant une bestiole inconnue, de d’abord flipper plutôt que nous féliciter de cette nouvelle occasion d’observer la nature avec une loupe ! L’être humain est peureux, c’est comme ça 😅


Effectivement, on voit des planaires, parfois, réussir à capturer une crevette, ou manger un œuf de poisson abandonné…


« Avoir des planaires » fait peur.

Probablement plus peur que cela ne le mérite, mais c’est ainsi.

Pourtant, ce sont des animaux absolument fascinants.

Les scientifiques les adorent… 🥰


Les planaires sont quasiment immortelles. Vous pouvez les couper en morceaux (quasiment les passer au mixer !), et chaque petit morceau refera une planaire entière. Un bout de queue refera une tête, et vice-versa !

On a également découvert que chacun des morceaux, et donc chaque nouvelle planaire qui « repousse » a la mémoire complète de celle qu’on a coupée en morceaux ! Tout ce qu’elle avait appris est transmis à chaque fragment, sans qu’on sache encore bien comment est donc inscrite la mémoire de la bestiole. Incroyable, non ?

Si on y ajoute les bluffantes capacités de l’engin sur le plan immunitaire (puisque ça bouffe des saletés en permanence !), on a devant nous une sorte de miracle de la nature et tous les scientifiques, médecins, généticiens, biologistes, voire même philosophes veulent s’y confronter…


Mais pas nous 😕



Alors, comment s’en débarrasser ?


Le seul moyen chimique possible, c’est le vermifuge (par exemple vendu sous la marque Dolthène) que l’on vend pour les animaux de compagnie. Le dosage est délicat, et ce traitement n’est pas sans conséquences pour les autres animaux (sauf les poissons croit-on) qui peuplent l’aquarium.


Et ensuite, il faut changer l’eau traitée, ce qui signifie jeter dans l’égout ou la nature la molécule active en question.

Les effets d’un tel traitement sur le microbiote aquatique sont peu connus, et il serait surprenant qu’il n’en prenne pas un coup.

On croit donc sauver ses poissons d’un prédateur qui ne s’y attaque pas vraiment, et on se retrouve avec un écosystème profondément déséquilibré, qui tuera plus discrètement, sur la durée et indirectement, encore plus de monde ! 💀


C’est toujours le problème des solutions chimiques, qui visent à éradiquer un « problème » spécifique, mais ont en réalité des effets systémiques sous-estimés.

Un peu comme les insecticides contre les pucerons qui éradiquent en même temps tous les prédateurs des pucerons.


J’ai eu toutes sortes de planaires, dont une superbe espèce noire que j’avais péniblement identifiée, mais que je n’ai jamais réussi à conserver, encore moins à élever. Parce que, ça a beau sembler indestructible, c’est vivant et ça a des besoins précis.


Les petites planaires blanches ou gris clair, en revanche, j’en ai eu souvent. Je pense que c’est le revers de l’aquariophilie naturelle, et même que c’est bon signe. Au total, mes aquariums sont équilibrés, stables, et si cela demande de serrer un peu les dents sur les planaires qui ne sont pas un drame, je m’estime gagnant 👍



Quand j’étais jeune, on disait dans les livres que seuls les gouramis (les bleus je crois), mangeaient les planaires.

Mon expérience est différente.

À chaque fois que j’ai peuplé un aquarium infesté de planaires avec des vivipares (guppies, platys ou xiphos), les planaires ont très rapidement disparu.

Ces poissons « peu nageants » passent leurs journées à grignoter tout ce qu’ils trouvent sur les vitres, sable, plantes et autres supports, avec leurs lèvres qui s’y prêtent.

S’ils ont faim, ils finissent très certainement par manger les planaires, malgré les molécules répulsives que ces petites saletés envoient pour dégoûter les prédateurs.
Quand tu as faim… 😂


Un peu comme Jean-Françoise, mon Betta, qui a fini par manger les ostracodes avec lesquels il a cohabité des mois, sous prétexte que Mattier ne lui a pas donné à manger plusieurs jours de suite !


Cette disparition des planaires en présence de ces poissons est tellement systématique que cette hypothèse me semble très crédible.


J’ai encore récemment hébergé une trentaine de platys rentrés de poubellarium dans 120 litres : les planaires ont totalement disparu en quelques jours (pas semaines, hein !) alors que j’aimais bien les observer à la loupe. C’était un aquarium à bestioles, sans aucun poisson, et ces platys ont exterminé toute vie plus grosse que les microbes en un rien de temps !


Dire que je vais être obligé de retrouver des planaires pour en remettre ! 😶

Le monde à l’envers…



Dernier moyen de lutte (si on veut vraiment lutter) : le piégeage. On met un petit morceau de n'importe quoi à base de viande une nuit planqué sous un élément du décor ou sous un bout de terre cuite et on le récupère ensuite couvert de planaires.

Peu efficace, car c'est plus la quantité de nourriture disponible dans l'aquarium qui détermine le nombre de planaires, mais si on le fait sur une longue durée, on exerce sur elles une pression qui n'est pas sans résultat.


Pour résumer, les solutions sont : la guerre chimique, l’utilisation de poissons adaptés qui ont très faim et qui s’ennuient, le piégeage patient... ou la tolérance tranquille !

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