Poissons rouges : appliquer enfin la loi !

 Vous connaissez mon avis sur le poisson rouge.

Rarement maintenu dans des conditions adaptées, puisque c’est un gros poisson qui a besoin de place, il est plus heureux dans un vrai grand aquarium, ou mieux dans un bassin.

J’avais placé l’hiver dernier mes poissons rouges dans mes agglotariums, avec une surface importante. La surface compte davantage que la profondeur, à condition que le poisson puisse se mettre à l’abri du gel en hiver et de la chaleur excessive en été.

Mes poissons sont des Shubunkin, dont j’adore les écailles brillantes.

Lorsque j’ai déménagé en été (ça aussi, il faudra que je vous raconte), en vidant les agglotariums, j’ai découvert quantité d’alevins, qui ne pouvaient pas provenir des conchonius ni des platys de l’année passée. Comment auraient-ils survécu à l’hiver ?

En regardant de plus près ce fut l’évidence : plein de bébés Shubunkins, cachés dans les feuilles des Myriophylles et de la Ceratophylle. Plus petits, ils avaient dû grandir discrètement à l’abri des lentilles d’eau, premières à couvrir la surface en fin d’hiver…

Les parents étaient de grande taille comme tous les poissons rouges qui ont la chance de vivre dehors.

Tout récemment, un fabricant vient d’annoncer qu’il cesse de vendre des bocaux ronds pour les poissons rouges.

Il est triste que l’état ne prenne pas ses responsabilités en généralisant cette interdiction par la loi.

Mais, en parlant de loi, il faut bien reconnaître qu’elle n’est pas appliquée, particulièrement lors des fêtes foraines et kermesses, où cet animal est encore proposé comme lot, ce qui est pourtant parfaitement prohibé.

Ces poissons non désirés, acquis par hasard, passent rarement l’été, soit qu’on s’en débarrasse avant les vacances, soit qu’ils n’y survivent pas.

Je pense qu’il est possible de mettre fin à ces poissons-lots au moins pour les kermesses scolaires de fin d’année.

En effet, c’est généralement par méconnaissance de la loi que les écoles maintiennent cette pratique.

Pour cela, il est temps (nous sommes en février) d’informer le ou la directeur-trice de l’école de vos enfants, très gentiment, pour qu’il vérifie que l’erreur ne sera pas commise en juin dans son établissement.

L’époque est favorable : l’argument du bien-être animal est devenu plus légitime qu’autrefois, et aucun enseignant ne peut ignorer le mauvais exemple que cette pratique représente sur le plan pédagogique.

Je vous propose donc un modèle de lettre à déposer dans la boîte de votre école ou à donner en main propre, pour attirer l’attention sur la question. Même pas besoin de payer un timbre !

Vous pouvez facilement l'adapter pour la mairie, à l'attention de l'adjoint-e chargé-e des écoles.

Si chacun le fait, ce geste simple sauvera des milliers de poissons. Il restera le problème des fêtes foraines, mais régler le problème dans les écoles rendra la chose de moins en moins tolérée ailleurs.

Car il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, demander à la police d’intervenir contre cette pratique illégale dans une fête foraine ne vous attire que des moqueries.

MODÈLE DE LETTRE POUR LES ÉCOLES [OU LA MAIRIE] :

Madame,

Monsieur,

En fin d’année scolaire aura lieu la kermesse de l’école [des écoles de la commune].

Dans certains établissements, la pratique d’offrir des poissons rouges comme lots est quelquefois encore présente.

C’est généralement par méconnaissance.

En effet, les articles L214-4 et L214-7 du code rural interdisent d’offrir des animaux domestiques (dont le poisson rouge) comme lots.

Au-delà de ces dispositions légales, il est désormais largement accepté que le bien-être animal est une cause importante. Enfreindre la règle concernant le poisson rouge, outre que cela embarrasse souvent les familles, est un acte pédagogique négatif.

D’ailleurs, il est rare que ces poissons, dont les conditions de maintenance sont rarement respectées en appartement, survivent au-delà de l’été.

Je vous remercie donc de veiller, lors de l’organisation de la kermesse [des fêtes de fin d’année], à ce qu’une telle erreur ne soit pas commise.

Si vos contacts au sein d’autres établissements vous permettaient se sensibiliser d’autres personnes, au-delà de notre école [des écoles de la commune], vous feriez œuvre utile.

En vous remerciant de ce que vous pourrez faire pour informer autour de vous, veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos plus cordiales salutations.

Signature