J’ai des bébés schuberti !


Franchement, je pensais pas ça possible.

J’ai mes Barbus schuberti l’hiver en intérieur, l’été en bassin.
J’aime bien ces poissons pour leur couleur jaune, plutôt rare en aquarium, leur rusticité, leur vivacité, leur silhouette…
C’est leur troisième hiver en intérieur. Une femelle et quatre mâles. Je les repêche en octobre ou novembre, à 11 ou 12°C, de nuit à la lampe.



Un simple bac Ikéa en plastique d’une soixantaine de litres, du sable à enduire à 2 euros les 35 kilos, un tube néon premier prix couché sur 4 bacs, du chauffage parce que ma piaule descend à 11°C l’hiver (un jour, je serai riche !), et c’est tout ! Pas de filtre, pas du bulleur, pas de technologie, rien !

En plus, les pauvres doivent supporter la présence de 5 Barbus nigrofasciatus, pas vraiment le genre de voisins calmes, polis et discrets !



Bref, une colocation exiguë, rustique, avec que des gros cons, montée en deux heures avec un budget d’à peine 10 euros par bac…

Par contre, comme je n’ai pas cyclé les bacs, je les ai bourrés dès le départ avec des bestioles d’Aquazolla :
- des escargots
- et une grosse quantité de Najas.

La Najas, c’est vraiment magique. Moins dense que la mousse mais impénétrable pour les poissons adultes, une croissance tellement rapide que les nitrates n’ont même pas le temps de s’installer, et surtout un développement dans toutes les directions, qui lui permet d’occuper l’espace en 3 dimensions. En plus, son métabolisme rapide fait d’elle une vraie usine à infusoires.
Sans filtre, ces infusoires se développent tranquillement et ne sont pas aspirés.
Sans filtre ni bulleur, c’est la Najas qui profite de tout le CO2 des poissons et pousse à toute vitesse.

Voilà environ 10 jours, j’ai voulu monter le niveau de l’eau (ils avaient à peine 30 litres en tout!) et, comme il avait abondamment plu, je suis allé chercher 2 seaux d’eau dans le récupérateur de gouttière où j’ai prévu de noyer accidentellement ma belle-mère rapport à l’héritage de Mauricette.

L’eau de pluie est froide, et j’ai donc laissé les seaux sur le sol chauffant, histoire de ramener l’eau à 18-20°C.
En début de soirée, j’ai versé cette eau dans le bac qui était à 24°C environ. Donc, de l’eau de pluie pure et plutôt fraîche.
Aussitôt, vraiment aussitôt, tous mes schuberti se sont mis à danser dessous comme s’il s’était mis à pleuvoir dans la jungle ! Et ces petits cons, gavés de bestioles vivantes depuis plusieurs jours, se sont mis à pondre. Une scène de sexe absolument débridée s’est déroulée sous mes yeux. Bon, ça m’a pas émoustillé plus que ça, y’avait Mauricette dans la pièce. Ça calme…

Les mâles se bousculaient autour de la femelle, pour être le premier à se trémousser sur ses flancs avec une nage saccadée caractéristique.
La présence de ces gros lourdauds de Barbus nigrofasciatus ne les gênait même pas, car le schuberti, il faut le savoir, n’a strictement aucune pudeur.
Le seske, rien que le seske.

Bon, on a beau savoir que la nourriture vivante suivie d’eau de pluie a un effet fortement aphrodisiaque sur les poissons, c’était très impressionnant d’intensité et d’immédiateté.

Et, aujourd’hui, qu’est-ce que je vois-je-t-il dans le bac ?

Tadaaaa !




Grâce à la Najas, la ponte déclenchée par les bestioles et l’eau de pluie n’a pas été entièrement dévorée ! Les œufs ont pu éclore et les alevins ont profité d’une profusion d’infusoires, sans que j’aie à rien faire. Vu leur taille, ils se sont visiblement gavés, à l’abri des adultes, cachés dans la Najas qui occupe 80 % du volume. Le bac, naturel, est riche de vie microscopique.
N’oublions pas que ce bac, non cyclé, a bénéficié dès son installation de quelques grains de riz paddy pour l’ensemencer. Je ne regrette pas !

Visiblement, les alevins sont nombreux (plusieurs dizaines), pas stressés, et surtout bien nourris vu leur taille et leur âge. Ils sont bien plus gros que des alevins de guppies alors que ce sont des ovipares et qu’ils ne peuvent avoir été pondus il y a plus d’une grosse dizaine de jours !

Et vous savez quoi ?

Leur découverte a provoqué chez moi la même émotion profonde, la même intense jouissance fascinée qu’il y a 35 ans, alors que, gamin boutonneux, mes premiers guppies avaient pondu… Des bébés, des vrais bébés, le miracle de la vie chez moi, dans mon petit bac, ce petit monde créé de mes mains !
J’ai dans ma piaule un véritable petit marigot tropical...

C’est pour ce genre d’émotion, jamais blasée malgré le poids des années, qu’on est aquariophiles.

Et là, franchement, avec les méthodes que j’emploie, que je promeus via Aquazolla.com, c’est vraiment la nature à l’œuvre. La vie. Et rien d’autre.

Moi, je trouve ça beau. Pas vous ?

Commentaires

Will a dit…
Félicitations! Mais nous voulons voir plus de photos!!! A quand un article avec plein d'images!!! Et de la pièce??? Voire une vidéo. Ca me donne l'eau à la bouche. J'adore!!!
Unknown a dit…
Félicitations à l'heureux papa.

Pareil j'aimerais bien voir le montage du bac.

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