Physe ou limnée ?
Comment reconnaître une physe d’une limnée ?
C’est la question brûlante que se pose actuellement le gouvernement qui sait très bien qu’il joue son avenir sur ce sujet 🤔
Et vous aussi, jeunes padawans, qui me faites crouler sous vos questions impatientes, inquiets que vous êtes de vous faire bananer comme des flans à la prochaine interro de SVT…
Je vais donc écrire
cet article en deux temps (on écoute, dans le fond, faites gaffe,
j’ai les noms).
Dans un premier temps, nous verrons comment
reconnaître ces deux faux-amis.
Puis, ensuite, on se
posera la question de savoir à quoi ça sert de les reconnaître.
Nous procéderons donc dans l’ordre le plus idiot, mais c’est mon blog et je fais ce que je veux 😛
Alors, comment reconnaît-on une physe d’une limnée ?
C’est assez
simple, à condition de lui regarder le derrière.
Pour cela, placez
l’animal de dos, la pointe de la coquille tournée vers vous.
Si l’enroulement de la coquille, du corps vers la pointe, se fait dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, alors vous êtes en présence d’une limnée (c'est évidemment l'inverse si vous regarder la bestiole de face).
Dans l’autre sens, c’est une physe (Physa marmorata pour vous servir).
Autre moyen si vous n’êtes pas sûr de votre coup ou que vous ne reconnaissez pas la gauche de la droite même à votre âge, vous regardez ses antennes (ou cornes).
C’est juste un peu moins pratique, parce qu’il faut attendre que la bestiole oublie votre présence affreuse et accepte de sortir la tête.
Si les antennes sont longues et fines, c’est une physe.
Si elles sont plutôt massives et triangulaires, l’individu correspond au signalement d’une limnée.
Ce sont les seuls moyens d’identification que je recommande.
Pourquoi ? Parce qu’il existe plusieurs espèces de limnées et que, si vous n’avez pas de bol, vous allez à coup sûr tomber sur celle qui ne ressemble pas à la photo !
Celle qui ressemble le plus à la physe, dans sa silhouette générale et sa taille, c’est la limnée commune.
Sur la photo, il s'agit de la Grande Limnée (Lymnaea stagnalis), superbe escargot pouvant atteindre (et dépasser) les 5 cm adulte. C'est mon préféré !
Elle ressemble aussi pas mal à la physe : une sorte de physe géante dont la coquille aurait changé de sens !
Toutes les espèces de limnées ont, d’après mon expérience et mes observations, une coquille plus longue et pointue que la physe. C'est manifeste sur la photo de la Grande Limnée ci-dessus avec cette silhouette élégante et sombre.
Ce qui nous amène à la deuxième partie de ce passionnant et fascinant exposé de moi-même : « à quoi est-ce que cela sert-il donc de les reconnaître ? »
Essentiellement en raison des dégâts possibles sur vos plantes si vous souhaitez les introduire dans votre aquarium. En bassin, on y est moins attentif.
Car les limnées, contrairement aux physes, peuvent s’attaquer aux plantes saines en cas de grosse fringale. Ce n'est pas un énorme problème en réalité, mais il vaut mieux le savoir.
D'abord pour pas trop passer pour un ignare devant les copains au bistrot. Mais aussi si vous avez un aquarium tiré à quatre épingles et que vous ne voulez pas prendre le risque de voire une feuille grignotée !
Dans les autres cas, franchement, ça passe (comme dirait Jo-le-camionneur quand il fait un créneau).
Surtout en bassin, où une dévoreuse d'algues comme la Grande Limnée est vraiment la bienvenue si elle freine en plus les plantes trop exubérantes en été.
La physe, toute petite, toute mignonne et toute bien élevée se porte volontaire pour veiller sur vos écosystèmes.
Elle se nourrit exclusivement de déchets et de tissus morts, avec comme seule exception les algues. Intéressant en aquarium, non ? 😊
Mais la Grande Limnée, superbe et spectaculaire, dévoreuse d'algues et amusante lorsqu'elle nage sur le dos a aussi ses fans...
Alors que les « poissons nettoyeurs » sont une légende, les physes sont de vraies petites femmes de ménage. En activité tout le temps (à la vitesse d’un escargot, hein !), elles nettoient, éliminent, font tout briller et débarrassent les plantes des algues sans en attaquer les feuilles.
Toutes ces qualités dans un tout petit escargot dont la taille n’excède jamais le centimètre et tourne plutôt autour de 5 mm pour les individus les plus musclés ! 💪
La physe, comme la limnée, respire avec des poumons (ce qui n’est pas très malin quand on vit sous l’eau) et remonte donc souvent, grimpant même souvent au-dessus de la surface.
Elle est capable de
se reproduire par parthénogénèse (comme les daphnies) et donc sans
s’accoupler s’il le faut. Une seule physe peut donc faire plein
de bébés, qui grandissent d’ailleurs à une vitesse fulgurante.
D’où la capacité de cette espèce à ajuster sa population aux
besoins à toute vitesse. Si les ressources sont abondantes, la
population s’accroît aussitôt.
Intéressant en bassin où la
saison est courte !
Bref, la physe est un petit escargot discret et sans histoire, qu'il est inutile et dommage d'essayer d'éliminer de l'aquarium, et encore plus du bassin, tant il y fait un travail précieux.
Et la Grande Limnée, reine des bassins, est tellement efficace et spectaculaire en aquarium qu'on lui pardonne facilement ses grignotages occasionnels sur les plantes.
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