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Affichage des articles du août, 2011

Chikungunya

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C'est comme ça que l'on m'appelle désormais dans le quartier. Mais pourquoi ? J'ai d'abord cru que c'était à cause de mon copain de Mayotte qui venait jardiner chez moi, faisant rire tout le monde parce qu'il ne connaissait pas les plantes d'ici (jamais vu une noix!) et qu'il voulait planter des manguiers ! Il m'a retaillé mon laurier façon machette, va falloir quelques années pour qu'il repousse ! Non, mais en fait, c'est pas pour ça. La raison de ce mystérieux surnom vient du fait que mon secret a été découvert. Mes voisins se sont rendu compte que j'élevais des larves de moustiques secrètement dans le fond de mon jardin. Franchement, j'ignore totalement comment ils ont pu s'en rendre compte ! Pourtant, ça fait pas de bruit, des larves de moustiques... Et puis, je fais ça pour la bonne cause, Monsieur le Juge, c'est pour nourrir des pauvres poissons naturellement et pour leur éviter de manger de la pâtée-Tetra-pro

Naturellement... artificiel !

Je viens de recevoir, provenant de la maison Tetra (filiale du groupe de piles et de rasoirs Spectrum Brands ) quelques échantillons de leur tout nouveau produit : TetraNatura . Cette nouvelle alimentation pour poissons est annoncée à grand renfort de publicité comme une « exclusivité mondiale » , qui serait « proche de la nature, proche des poissons » ! Intéressant, non ? Je ne pouvais pas laisser passer ça !  Le prospectus joint reprend tous les poncifs du « naturel », depuis le motif papier kraft jusqu'au slogan : « biologiquement équilibré,,, naturellement »  ! En voyant le petit sachet façon échantillon de ketchup de resto U, j'avoue que l'enthousiasme est déjà un peu refroidi. Mais ne nous fions pas aux apparences... Le concept est évidemment de reprendre le succès de plus en plus net de l'alimentation naturelle et de la nourriture vivante, qui fait que les gens regardent les paillettes de leurs poissons en pleurant. La gamme comporte ainsi des aliments aux

Soyons superficiels !

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Il y a un élément absolument crucial dans la vie aquatique. Ce n'est pas l'argent, ni le glamour, pas même la télé-réalité. Non, la vie aquatique tourne autour de tout autre chose, qui la détermine presque entièrement. Il s'agit de la surface. La surface, cette chose qui n'existe pratiquement pas, puisqu'elle n'a ni épaisseur ni limite. La surface, c'est ainsi qu'on appelle l'interface entre l'eau et l'air. Bien que parler d'interface fasse beaucoup plus intelligent, je trouve plus clair de dire que c'est « la partie de l'eau qui touche l'air ». Bon, c'est sûr que ça fait moins le type qui connaît tout, ça impressionne moins l'indigène... mais c'est carrément plus clair ! Eh oui ! L'eau « touche » l'air. Ils sont donc en contact et c'est là que se font absolument tous les échanges. Les échanges de gaz d'abord : élimination du gaz carbonique et absorption de l'oxygène. Mais aussi toutes sorte

Voir la vie en vert !

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Je cultive moi-même mon phytoplancton à partir d'une souche acquise voici quelques années chez mon fournisseur. Le phytoplancton est constitué des fameuses algues microscopiques dont nous avons parlé récemment ici . La culture n'est pas particulièrement difficile, mais elle est pour moi indispensable. En effet, comme nous le disions , les bacs dont l'eau est très verte au printemps deviennent au fil des mois désespérément limpides, sous l'effet du zoo-plancton qui se nourrit de ces algues. A l'explosion de l'eau verte succède donc logiquement une explosion d'invertébrés qui constituent le zoo-plancton, qui sont eux-mêmes ensuite dévorés par les poissons. A un excès succède donc inévitablement un autre, et l'équilibre s'établit ainsi. Mais mon objectif est de disposer toute l'année de zoo-plancton, délicieuses bestioles dont je nourris mes poissons. Il est en effet hors de question pour moi de leur donner la moindre nourriture industrielle e

Feuilles d'automne...

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Dans la nature, les cours d'eau sont jonchés de feuilles mortes. A l'automne, pas de filet ni de couvercle au-dessus des ruisseaux forestiers, rien pour empêcher des milliers de feuilles de se déposer au fond de l'eau. Nos aquariums traditionnels sont protégés de ce type de phénomène. Le fond de sable y reste propre toute l'année, tout au plus y voit-on de temps en temps la feuille d'une plante aquatique terminer sa vie mangée par quelques escargots ou quelques crevettes. En aquariophilie naturelle, évidemment, ce phénomène est observé avec intérêt, comme une opportunité de se rapprocher encore davantage de la réalité. Personnellement, je parsème régulièrement mes aquariums de feuilles mortes récoltées à l'automne et conservées toute l'année dans ce but. Elles servent ainsi de nourriture à toutes les bestioles dont mes bacs regorgent, et introduisent dans l'aquarium tous les éléments qui peuvent lui manquer. En effet, l'eau du robinet n'est

Moustique... et antimoustique !

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La nourriture vivante est incomparable pour sa valeur nutritive et sa variété sans égale. Comment accepter de donner encore des paillettes industrielles à ses poissons quand on les a vus redevenir eux-mêmes en poursuivant une larve d'éphémère ou de moustique, en affolant un nuage de daphnies, en débusquant un lombric aquatique ? Nos poissons sont de petits prédateurs, c'est ainsi. Et les transformer en mangeurs de pâtés pour chat ne correspond pas à leur nature. Mes poissons ignorent totalement l'existence de la nourriture industrielle, qu'elle soit en paillettes, en poudre, en tube, ou en comprimé. Pour eux, la nourriture, ça gigote ! Sinon c'est berk ! Nourrir mes pensionnaires fait donc partie intégrante de mon plaisir d'aquariophile. Ce n'est pas une corvée, bien au contraire. Mon fils tient particulièrement à venir avec moi « donner les bestioles » aux poissons et sait toutes les reconnaître ! Les beaux jours sont de ce côté-là un plaisir, puisque la

Eau calme, no stress !

Comment peut-on expliquer que les poissons élevés en aquariophilie naturelle soient aussi résistants à des paramètres qui, en aquariophilie traditionnelle, peuvent les tuer ? Nous aurait-on menti ? Ou l'aquarium naturel transformerait-il les poissons en super-poissons ? En vérité, je vous le dis (j'aime bien parler comme ça!), c'est un peu des deux ! Il est vrai que le meilleur moyen de vendre le nouveau-produit-qui-fait-Papa-Maman, c'est de culpabiliser le client en lui affirmant que ne pas l'acheter, c'est tuer ses poissons ! Un vendeur d'animalerie m'a fait le coup récemment alors que je lui achetais le lapin nain de mon fils : avant même de nous donner le lapin, il nous avait déjà rempli le panier de toutes sortes de produits. Devant notre méfiance, il a même menacé : dans ce cas, je ne vous garantis pas le lapin ! - Ah bon ! Parce que, si je prends ça, vous le garantissez, le lapin ? Silence... On n'a pas pris le produit, et notre lapin

L'eau verte, est-ce un drame ?

En général, l'eau de nos poubellariums verdit au printemps jusqu'à devenir presque opaque. Ce phénomène est bien connu des aquariophiles à qui on a appris que c'était un drame annonçant la fin du monde, ce qui permet de leur vendre aussitôt un produit « anti-eau verte » de chez Zinzin qui va marcher ou pas, mais va de toute façon faire assez de dégâts pour que le commerçant vous revoie rapidement avec un nouveau problème. De produit en produit, de conseils éclairés en conseils éclairés, combien de personnes se sont découragées devant une science qui leur paraissait insurmontable et qui engloutissait tout leur budget sans résultat ! Un peu comme la mousse dans le gazon : ou on s'arrache les cheveux à la retirer tous les ans, ou on apprend à s'en désintéresser, et on passe plus de temps à rêvasser couché dans l'herbe ! L'eau verte est gênante en aquarium parce qu'elle empêche de voir ses poissons, et que si les aquariums sont en verre, c'est

Un aquarium pour contemplatifs !

Qu'est-ce qui différencie autant l'aquariophilie naturelle de l'aquariophilie traditionnelle, avec son cortège de changements d'eau, nettoyage de filtre, mesure des paramètres, etc. ? Eh bien, comme dirait l'autre, la réponse est contenue dans la question ! En aquariophilie traditionnelle, on agit énormément. Certains psys diraient qu'on est le démiurge de son petit monde que l'on souhaite à tout prix maîtriser. Et, surtout, maîtriser soi-même ! D'où la grande place des experts en ceci ou cela, qui donnent les moyens d'en savoir toujours davantage, pour verrouiller le système au plus serré. D'une certaine façon, un poisson n'a presque pas le droit d'être heureux si ce n'est pas grâce à vous ! L'aquariophilie naturelle, comparée à cette approche, relève bien plus du « laisser-faire ». On ne maîtrise pas grand-chose, ou en tout cas on ne se consacre pas à la maîtrise du système qu'on installe. D'ailleurs, bien plus que l

Qu'est-ce qu'un poubellarium ?

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Voici ce que l'on appelle un Poubellarium. Celui-ci est un poubellarium 5 étoiles, bien sûr, on peut faire bien moins cossu. Il s'agit en réalité d'un récupérateur d'eau de pluie en plastique de 300 litres détourné de son usage. Il a été rempli d'eau du robinet voici des années. Aucun changement d'eau n'y a jamais été fait, juste un complément en eau du robinet de temps en temps, les pluies ne suffisant pas à compenser l'évaporation. Le risque de débordement souvent craint par les débutants est donc quasi-nul. Au fond, on trouve ce que nous appelons désormais sur notre forum Poubellarium.fr (en travaux actuellement) du "Crapapouët". Il s'agit du terme scientifique désignant la couche dégueu au fond qui se dépose au fur et à mesure de la décomposition des matières organiques. Un mauvais Crapapouët pue l'œuf pourri. C'est signe qu'il a évolué sans oxygène et a produit du sulfuretum, forme réduite obtenue à partir du soufre.