Rotala indica au naturel

Voilà 3 hivers que je fais pousser de la Rotala indica dehors comme en intérieur.

De nombreux sites aquariophiles mentionnent une température minimale de… 22 degrés ! 😕

Pourtant, les amateurs de bassin la connaissent bien et savent qu’elle passe l’hiver dehors sans problème, puisqu’elle repousse de plus belle au printemps, allant même souvent jusqu’à fleurir.


Elle ressemble beaucoup à la Rotala rotundifolia, sa sœur jumelle. La confusion est courante, parce que ce sont des plantes très polymorphes. C’est un mot savant que j’utilise exclusivement pour me la péter, et qui veut dire qu’elles prennent plein de formes différentes.

Par exemple, leurs feuilles émergées sont très rondes et épaisses, alors que, sous l’eau et en aquarium, elles développent des feuilles allongées et fines, presque fragiles.


Mais la rotundifolia est gourmande en fer. Pour devenir rouge (le principal intérêt de ces deux plantes), il faut généralement la supplémenter en fer. Ce qui n’est pas très compatible avec l’aquariophilie naturelle où l’on veut que ça marche tout seul, parce qu’on préfère faire la sieste que passer sa vie avec la mallette du petit chimiste ! 🧪


J’aime donc la Rotala indica parce qu’elle rougit tout aussi bien que sa cousine (voire même plus), mais tout naturellement, sans ajout de fer, dès que la lumière est vive 🔆



Ce qui la rend superbe, puisque les parties du bas sont plus vertes, et qu’elles rougissent très progressivement au fur et à mesure que la plante pousse et se rapproche de la surface. Elle est donc d’un dégradé parfait du bas vers le haut.

Ce coloris tout en nuances est absolument précieux lorsqu’on veut donner un peu de relief et de profondeur à son décor aquatique. Ce rouge progressif n’a pas le look artificiel et, disons-le, vulgaire des plantes sélectionnées « ultra-rouges ». Il donne un aspect naturel et cohérent, et met en valeur, justement, l’écart entre la surface et le fond. La classe, quoi 😎



Idéale pour obtenir un aquarium planté digne des plus spectaculaires, mais « à l’ancienne », sans installer la bonbonne de CO2 et le laboratoire de chimie et d’engrais à côté de l’aquarium !


La Rotala indica a un caractère obstiné, voire obsessionnel : elle veut pousser. Celui qui réussira à l’en empêcher n’est pas né.

D’abord, elle se satisfait d’un simple sol de sable, n’importe lequel ! Elle fera ses racines sans discuter dans le plus basique sable de chantier, même. Comme nous l’avons vu, elle n’a pas lu les manuels aquariophiles et se fiche en réalité totalement de la température, puisqu’elle vit autant en bassin, en poubellarium, qu’en aquarium chauffé.

Enfin, on dit qu’elle préfère l’eau dure. Pour la peine, je la cultive dans mes bacs d’eau de pluie juste pour embêter le monde, et elle adore tout autant !



Elle atteint rapidement la surface, formant des tiges de 40 cm sans difficulté et là, vous la bouturez classiquement en coupant la tige entre vos ongles pour replanter dans le sol la section du haut. Les deux parties se mettront à pousser, et ainsi de suite. On obtient ainsi assez vite de jolis bouquets ou buissons pour le fond ou pour illuminer un côté un peu triste.


Par contre, comme je suis un type pressé, j’ai trouvé une autre façon de la multiplier qui fonctionne très bien avec la rougeaude : je couche les tiges à l’horizontale ! 🤔



Quand elle est couchée sur le sol, cette acharnée de la pousse se met à émettre des racines à chaque nœud, et un bourgeon se réveille au même endroit pour produire une nouvelle tige. Chaque tige produit donc autant de nouvelles plantes bien enracinées qu’elle compte de nœuds ! Avec seulement quelques tiges, si on accepte de patienter, on se retrouve ainsi avec une petite forêt de Rotala indica 🌿🌿🌿



C’est la raison pour laquelle, après deux ans de crash-test de la bestiole en question, je viens de la valider, pour les siècles des siècles, comme plante idéale pour l’aquariophilie naturelle 👍

D’où son inscription dans le catalogue d’Aquazolla parmi les plantes faciles et adaptées au low-tech (comme disent les gars qui font du low-tech).
L’aquarium naturel, donc.

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