Aquariophilie naturelle et police scientifique !

L'autre jour, en pénétrant dans ma fish-room au sous-sol, j'étais loin de me douter que j'entrais sur une scène de crime...

En effet, alors que j'admirais mon bac à Tanichthys, mon regard fut attiré par une forme sombre. Je m'approchai et fus saisi d'effroi : il s'agissait bel et bien d'un cadavre ! Et pas celui de Mauricette, non ! C'était le corps embaumé et momifié que voici :


N'écoutant que mon courage, j'ai immédiatement procédé à l'autopsie et à l'identification du corps. J'étais en présence d'un specimen adulte de syrphe du genre Eristalis. Les syrphes, ce sont ces insectes que les Mauricettes prennent souvent pour des guêpes à cause de leurs rayures, mais qui sont en réalité des petites mouches se nourrissant du nectar des fleurs et pratiquent le vol stationnaire avec brio... Ceux du genre Eristalis, qui regroupe plusieurs espèces, sont parmi les plus gros.


Mais comment cette beauté de la nature a-t-elle pu atterrir dans mon sous-sol non chauffé en plein mois de février, alors qu'il gèle dehors à -10°C le matin ? Et qui a bien pu l'assassiner ?

La solution de l'énigme est en fait la suivante...

Les syrphes du genre Eristalis pondent leurs œufs en été dans l'eau-qui-pue. Par exemple, si vous êtes adepte du fameux « purin d'ortie » ou de la macération de plantes dans de l'eau, vous connaissez ce phénomène dit « de l'eau-qui-pue » ! La femelle Eristalis adore y pondre, et on a alors la surprise de découvrir au bout de quelques semaines ces fameux « vers-à-queue-de-rat » bien connus des éleveurs de porc et autres métiers qui sentent pas bon. En réalité, la « queue » des larves de l'Eristalis est un fin siphon qui leur permet de respirer à la surface de l'eau.


J'ai donc dû, l'automne dernier, apporter une de ces larves dans mes bacs avec de l'eau de mes élevages de bestioles. Je me souviens maintenant en avoir vu une dans le bac de mes Barbus conchonius !
C'est donc certainement cette larve qui, en se métamorphosant, a pris ma fish-room pour un champ fleuri au printemps !

Mais qui a donc bien pu commettre ce crime atroce sur ce si joli insecte ?

Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est le fameux Pholcus dont nous avions déjà parlé, qui veille jalousement sur mon territoire et détruit sans aucune pitié les moustiques divers qui ont réussi à échapper à mes poissons.

Voici donc la photo du coupable.


Ce qui explique l'emmaillotage de la victime, façon momie égyptienne.

C'est donc un atout supplémentaire de l'aquariophilie naturelle : on fait des économies de séries policières américaines !
C'était « Les Experts chez Mauricette », Saison 2012.

Commentaires

Anonyme a dit…
....morte de rire .... mon faucheux s'appelle Pholcus ? ça fait tout de suite plus inquiétant ... la meduse.
Administrateur a dit…
Bonjour la meduse !

En réalité, le Pholcus, malgré sa silhouette, n'est pas du tout un faucheux.
Il n'est même pas de la même famille.

Le Pholcus, c'est une vraie araignée, et il tisse une toile.
Le faucheux a un corps d'une forme différente et entre très rarement dans les maisons, contrairement à notre suspect d'aujourd'hui !

Le Pholcus, c'est cette petite araignée qui se met à tourner comme une toupie quand on la dérange au point qu'on ne voit plus ! C'est mignon, un Pholcus !
Anonyme a dit…
Eristalis, petite bête venue squatter la cuvette de mes toilettes... pourtant, l'eau n'y est pas croupie mais Eristalis est venue pondre dans ma fosse sceptique (probablement en remontant le tuyaux extérieur) puis ses larves ont remonté dans mes toilettes certaines sont reparties par là où elles sont passées et 2 ont réussi à "éclore" pour sortir de mes WC...
Administrateur a dit…
@ Anonyme
Oui, effectivement, cet insecte adore aussi les fosses à purin et les fosses septiques !
L'Eristalis est un romantique...
Merci pour cette anecdote amusante, que je lis pour la première fois !

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