Les ostracodes : proie ou pas proie ?
Les ostracodes sont de petits crustacés aquatiques, présents sur terre depuis des millions d'années, et dont les différentes espèces peuplent aujourd'hui tous les trous d'eau du globe.
Ils vivent sur le fond et dépendent donc du substrat pour se nourrir.
La plupart des espèces mesurent environ 1 ou 2 mm de long, pas plus, et se présentent sous la forme approximative d'un grain de haricot minuscule qui court ! En effet, même si les ostracodes nagent un peu, ils sont surtout équipés pour galoper sur le fond.
Ils se nourrissent de tous les déchets organiques morts imaginables. Leur rôle d'élimination des détritus aquatiques est absolument capital, puisqu'ils assurent une grande part de la dernière transformation avant de laisser la place aux bactéries, en fin de chaîne biologique de recyclage.
Ils sont donc un maillon essentiel de la chaîne écologique qui va du poisson à la bactérie, et que nous remplaçons habituellement dans nos aquariums par... le filtre. Nous laissons en effet généralement les bactéries faire seules le travail de dégradation des déchets, alors qu'elles sont normalement précédées par une foule d'invertébrés faisant le gros du travail.
Dans mes bacs, les ostracodes sont partout. Il suffit d'une loupe pour les surprendre massés sur une feuille de platane immergée ou par centaines sur les algues filamenteuses qui semblent tant leur plaire.
Une question se pose : comment faire cohabiter ces auxiliaires si précieux avec les poissons, sachant qu'ils sont des proies vulnérables ?
C'est toute la question... Les ostracodes sont-ils des proies prisées de nos poissons ? La réponse à la question est très claire : ça dépend !
Si dans mes bacs à endlers, gavés régulièrement de daphnies et de microvers, les ostracodes vivent en paix et travaillent en toute impunité, il en va autrement du bac de Barbus conchonius !
C'est là tout le drame des ostracodes : peu appétissants, carapacés, ils sont considérés comme immangeables par certaines espèces, mais pas par toutes !
La solution la plus sûre serait donc de les placer à l'abri de l'appétit des poissons pour les laisser bosser tranquillement... Un peu à la façon des fanas de bassin qui réservent un compartiment de leur filtre aux aselles, dont ils connaissent l'efficacité nettoyeuse !
On aurait ainsi une sorte de filtre biologique naturel, dans lequel les ostracodes (et pourquoi pas des aselles également) travailleraient gratuitement pour fournir aux plantes du bac de quoi manger à partir des déchets laissés par les poissons ! Sachant qu'avec de la nourriture vivante, ces déchets se résument aux déjections et tissus morts, sans jamais la moindre paillette en excès à éliminer.
Il y a donc mieux à faire que de considérer les ostracodes simplement comme des proies pour les poissons de fond comme les Corydoras. Il faut les considérer comme une élément indispensable de tout écosystème aquatique, comme un constituant-clé du zooplancton, dont l'idée de se passer ne présente un intérêt que pour les fabricants de filtres high-tech !
Au fait, un truc marrant : vous savez que c'est chez l'ostracode qu'on rencontre les spermatozoïdes les plus grands du règne animal ? Il paraît même qu'ils ont des spermatozoïdes plus longs que leur propre corps !
Bon, c'est con, ils ne s'en servent presque pas, puisque c'est un monde dominé par les femelles se reproduisant par parthénogénèse ! C'est pô juste !
Une espèce "nageante" d'ostracodes est disponible chez Aquazolla.
Une espèce "nageante" d'ostracodes est disponible chez Aquazolla.
Commentaires
Par contre en trop grand nombre ils entrent en concurrence alimentaire avec les crevettes donc prudence .
la femelle a 2 sexes et le mal 2 hemi pénis tralalére la revanche !
En plus, ces saletés de femelles pratiquent la parthénogénèse, formellement interdite par le Vatican et les Oulémas du monde entier !!!
Berk !
Merci pour cette excellente adresse de nourriture vivante, celle que j'utilisais auparavant ayant vraiment beaucoup baissé en qualité ces dernières années.
Pourriez-vous ajouter un photo de ces fabuleuses bébêtes ?
Petite question, où peut on se procurer ces bestioles dont vous nous ventez les mérites ?
Pour les bestioles, je me les procure personnellement chez Abricia Nature (www.abricia.com).
Pour les ostracodes, ils ont même un kit d'élevage avec tout le nécessaire.
Chouchoutez bien vos poissons rouges, ils le méritent. Ce sont des poissons adorables et tout aussi intéressants que leurs cousins exotiques.
A bientôt sur nos lignes !
Pensez vous qu'avec des poissons rouges, qui sont de gros pollueurs, je puisse aussi faire de leur aquarium un endroit naturel, où est ce que c'est perdu d'avance ?