L'Agglotarium est né ! Hosanna !

Il faut le reconnaître, cette saison 2020 a été vraiment très compliquée.

Votre Papy Mattier n’est franchement pas tout jeune et mes voisins m’ont surnommé « comorbidité », avec le secret espoir que leur rêve se réalise, et que je disparaisse de leur environnement, moi et mes bacs à moustiques !

Les gens sont méchants.

En même temps, je suis mal placé pour juger, puisque j’ai moi aussi surveillé Mauricette de très près, si vous voyez ce que je veux dire.


Bon, finalement, c’est encore raté. C’est solide, une Mauricette !


Je vous avais laissés alors que le projet d’agglotarium avait quelques difficultés à se concrétiser, handicapé par les retards désormais systématiques dans le domaine du bâtiment et du parpaing.


Mais on y est arrivés. Dès que Mauricette et José-la-Taloche ont eu un masque sur la bouche les empêchant de boire, on a gagné un temps fou !

En une seule journée, on a obtenu un résultat parfait. Je vous laisse admirer :




Ce que vous voyez sur la photo est un double-agglotarium de toute beauté.

Deux rangées de parpaings l’une sur l’autre. Même pas croisés. Ce qui nous fait 40 cm de profondeur.

Chaque bassin fait 2 mètres sur 1 mètre, à la louche.

Tout rempli, en retirant les arrondis, on a un bon 600 litres de chaque côté.


Par sécurité, j’ai investi dans de la vraie bâche à bassin. La moins chère, on fait pas du haut de gamme non plus, et on vise pas un bassin qui dure 20 ans…

Une fois rempli, les parpaings juste posés (on est sur du Légo zéro-ciment), la pression de l’eau est vraiment négligeable par rapport au poids des parois. Je pense qu’on pourrait même sans aucun problème monter une rangée de plus, soit 60 cm de profondeur.

Ce qui m’intéressait, c’était précisément de rapport surface/volume maximum.

Mauricette a même eu un accident de tondeuse dans une des parois, tapant les parpaings, totalement sans conséquence. C’est du costaud !


Aussitôt installé, aussitôt rempli. J’ai vidé toutes mes réserves d’eau de pluie pour remplir le bouzin.

Je n’ai rien mis au fond, juste la bâche nue.

Puis, bien sûr, j’ai introduit un peu de toutes les espèces d’invertébrés possibles : ostracodes, daphnies, Blackworms, quelques gammares, aselles et même des glossiphonies pour le fun !


Je considère les escargots comme assez importants pour la mise en eau, parce qu’ils font un caca abondant et enclenchent le microbiote rapidement.

J’ai donc introduit des physes et des planorbes roses. Je trouve qu’on voit plus facilement les roses dans un bassin.


Pour les plantes, j’ai choisi des lentilles, des Pistias, des Myriophylles et des Ceratophylles. Je regrette de ne pas avoir mis de lentilles trilobées, qui auraient constitué un bon refuge en surface pour les alevins.





J’y penserai donc l’année prochaine.

Et je ne sais pas si je mettrai à nouveau des lentilles d’eau. Elles dévorent les nitrates admirablement, mais obligent à les limiter à la main pour éviter qu’elles ne couvrent la surface et obscurcissent trop le fond.

On verra…


Après deux semaines, un des agglotariums a accueilli 8 ou 9 Tanichthys et 5 platys variatus. Ce sont des espèces qui apprécient l’extérieur et ne sont pas frileuses en fin de saison.


L’autre a reçu un couple de Barbus (Puntiusconchonius voile et 5 dorés.


Ce qui me plaît là-dedans, c’est l’idée de donner une quasi-vie sauvage à mes poissons tout l’été.


Premières constatations :


- lors de la canicule, j’ai dû ombrer une partie des bassins (avec des couvercles de poubellariums !) pour éviter une montée en température excessive, et donc un manque d’oxygène. Cet ombrage a suffi sans problème.


- l’eau a rapidement verdi, en attendant que les plantes prennent le relais pour manger les ressources dissoutes. J’ai ajouté plein plein de daphnies qui ont filtré et éclairci l’eau rapidement. Il faut noter que les poissons n’ont pas réussi à éradiquer les nuées de daphnies et ont donc nagé au milieu de cette nourriture tout l’été !

Sur la photo, daphnies dans l'agglotarium de gauche et pas daphnies dans celui de droite ! Y'a pas photo.





- Quand l’eau est claire, les poissons sont beaucoup plus visibles que dans un poubellarium.


- les poissons nagent plutôt horizontalement : avec 600 litres sur 2 m², ils étaient donc probablement plus heureux qu’avec 300 litres sur 0,5 m² comme dans un récupérateur d’eau classique. La surface est un élément clé dans les milieux naturels.


- Grosse baisse du niveau pendant la canicule (15 cm...). J’ai même eu peur ! Les pluies sont juste revenues à temps pour refaire le plein sans avoir recours à l’eau du robinet.


- Aucune reproduction à part deux bébés platys qui sont apparus et ont grandi. En revanche, un Tanichthys adulte et une platy adulte sont morts. Des femelles au ventre gonflé d’œufs à chaque fois. Je n’ai pas vraiment d’explication.


- Toutes plantes ont magnifiquement poussé en conditions flottantes, sans aucun sol.




L’arrivée du froid le 27 septembre m’a obligé à interrompre l’expérience et j’ai récupéré tout ce petit monde. Comme d’habitude, des couleurs absolument magnifiques…


Je pense que je vais placer dedans, pour l’hiver, 3 poissons rouges Shubunkin qui vivent actuellement dans un grand récupérateur. Ils seront plus heureux avec une telle surface de nage et je serai content de les observer. À moi de veiller à ce que la profondeur reste suffisante en cas de gel cet hiver.

Le fait que les parpaings soient juste posés permettra d’ailleurs à la surface de geler sans danger, les parois ayant une petite marge de déplacement sous la pression de la glace.




Voilà un premier bilan rapide. Je vous en reparle bientôt.

Si je remets pas mon masque, Mauricette va enlever le sien.

Je préfère éviter, si vous voyez ce que je veux dire...

Commentaires

Unknown a dit…
Bonjour,

J'adore votre blog, mais pourquoi pas d'azolla ?

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